Obésité, pouvoir public,médias, minceur et .....

Publié le par Daniel Joubert

Qui pense à brûler les obèses ? Certes pas, à les entendre, nos politiques, qui ne veulent que le bien des Français, et qui veulent des Français en bonne santé, afin de réduire les frais médicaux. Certes pas le corps médical, qui ne veut que le bien des patients, et pour qui il apparaît légitime de pousser toute personne en surcharge pondérale à maigrir.
Que de bonnes intentions !
Mais l’Enfer, c’est connu, en est pavé !
Toutes ces bonnes intentions débouchent sur un nouveau modèle de société, que certains qualifient de fascisme sanitaire.
Le fascisme sanitaire en matière d’obésité, c’est l’intolérance exacerbée face à la différence physique, c’est la surveillance des déviations pondérales par le corps médical, c’est la moralisation et la diététisation de l’alimentation, c’est le rejet des personnes aux corps non conformes, ce sont des brimades et des punitions pour les récalcitrants. En attendant pire…
Rappelons quelques vérités : on ne fait pas ce qu’on veut de son corps, et celui n’est pas transformable à la demande. Certains, pour des raisons génétiques, ou qui tiennent à leur parcours pondéral, ou encore à leur psychologie, sont rondouillards, voire plus, et le resteront. Leur reprocher d’être comme ils sont est injuste et stupide. Il n’est pas vrai qu’on est gros simplement parce qu’on a mal mangé, des aliments immoraux, diététiquement incorrects, et qu’on maigrit dès lors qu’on se met à manger des aliments diététiquement corrects. Ceux qui ont fait des régimes amaigrissants le savent bien : arrive un moment, tôt ou tard, où « ça se met à manger », malgré soi, où le mangeur est agi par des forces psychophysiologiques qui le dépassent.

Une médecine conséquente, dénuée de toute-puissance, devrait viser les objectifs suivants :

* • Aider à rétablir une relation dénuée d’angoisse et de culpabilité avec ses aliments, à tenir compte de ses sensations et émotions alimentaires ;
* • Aider les personnes en difficulté sur le plan psychologique à faire la paix avec elles-mêmes, affronter le monde et vivre leur vie ;
* • Soigner au mieux les maladies induites ou aggravées par l’excès pondéral sans faire la morale.

Une prévention conséquente et humaniste, devrait obéir aux principes suivants :

1. Permettre que chacun retrouver une relation d’amour avec la nourriture, des modes alimentaires conviviaux et joyeux, c'est-à-dire civilisés ;
2. Décourager de maigrir en diététisant en rond, en faisant des régimes amaigrissants, qui ne font qu’aggraver les problèmes.
3. Développer la tolérance aux différences, c'est-à-dire lutter contre la stigmatisation des obèses, cesser de faire l’apologie d’une minceur inaccessible à la plupart, aider chacun à se réconcilier avec son seul et unique corps.

Je m’inquiète du devenir de nos enfants qui, pour toute éducation alimentaire, ne reçoivent qu’une information nutritionnelle.
Je m’inquiète pour le sort des pas-encore-gros, tous ceux qui n’ont aucun problème pondéral, mais qu’on angoisse et culpabilise, à qui on fait perdre le plaisir de manger.
Je suis profondément révolté par ce sort injuste fait aux personnes en difficulté avec leur poids et leur comportement alimentaire.
Tous subissent cette exacerbation de la pression sociale, imposant à tous un corps svelte, ayant les apparences de la jeunesse, sous peine d’être rejeté par la société. Tous subissent les fausses solutions que sont la surveillance diététique et l’agitation corporelle obligatoire.

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